L'oeuvre sociale de la Révolution française

L'ARMÉE ET LA CONVENTION 394

amènera la ruine de l’armée et la ruine de la République par l’armée, que c'est la négation de toute autorité et de toute discipline, d'autant que les officiers, d’après le nouveau régime, tiendront leur grade du caprice de leurs soldats. Point du tout, car, si l'armée jouit des mêmes droits que la nation, elle a les mêmes devoirs.

La nation, après avoir élu ses magistrats et ses représentants, leur doit obéissance; elle leur a donné mandat de la gouverner sans aucune restriction. La Convention entend user de ce mandat dans toute son étendue; elle n’admet aucune opposition de ses électeurs à sa volonté; elle se montrera impitoyable pour les citoyens factieux. De même, le soldat, après avoir élu ses officiers, leur doit obéissance, l'officier investi du commandement par le suffrage de ses subordonnés a droit à leur soumission complète. La discipline estaussi prescrite par Le principe d'égalité : nul ne doit s'élever au-dessus de la loi, la loi est faite pour tous. La discipline est prescrite par le principe de liberté, car elle est la sauvegarde des bons contre les méchants, et elle empèche l'oppression des uns par les autres. Elle est requise par l'intérêt bien entendu de chacun, par l'intérêt général de la nation qui doit primer tous les intérêts particuliers, car l'insubordination compromet le sort de chaque membre, de chaque

corps de l’armée, de l'armée entière, et, par suite,