L'oeuvre sociale de la Révolution française

L'ARMÉE ET LA CONVENTION 399 officiers et soldats suspects, dans la nation armée. Ge n’esl pas seulement une question de principe, l'épuration est jugée nécessaire. La présence des nobles et des riches dans l'armée, s'ils n'abdiquent pas complètement leur esprit de caste, nuit à l'homogénéité des troupes; à plus forte raison sont-ils dangereux dans les états-majors, déjà suspects d’aristocratie, et d’un esprit de corps invétéré. De plus, beaucoup d'officiers nobles sont soupçonnés de vouloir trahir, nombre de riches sont accusés de nourrir des opinions inciviques. Or, dans le régime disciplinaire que veut établir la Convention, la soumission de l'inférieur reposera en grande partie sur sa croyance au civisme de son chef, «il n'y a de bonne et véritable subordination «que celle qui est inspirée par la confiance », et les soldats sortis du peuple obéiront mieux à des officiers sortis du peuple comme eux. Enfin, une armée constituée par la démocratie en armes ne sera Jamais dangereuse à l'Assemblée qui représente la démocratie, ni au pouvoir civil. L'épuration de l’armée, dans le sens démocratique, est donc la conséquence du régime démocratique donné à la nation.

La Convention veut faire l'éducation morale du peuple. C'est un devoir pour elle ; car, si le peuple reçoit le pouvoir, il faut qu'il s'en montre digne. C'est aussi une nécessité, car il ne suffit pas d'as—