L'oeuvre sociale de la Révolution française
L'ARMÉE ET LA CONVENTION 407
des troupes en témoignant aux généraux, officiers et soldats qu'elle à elle-même confiance en eux : «âme d'un héros républicain s'ouvre à la confiance ». Elle travaillera: à mériter l'affection des citoyens qui sont sous les armes, en leur prouvant que la nation leur est reconnaissante du sacrifice qu'ils font de leur vie à la défense nationale, en leur assurant, au cours du service, la satisfaction de leurs besoins matériels, la bonne qualité des denrées, vêtements et équipements qu'ont à leur livrer les fournisseurs, et, au sortir du service, une pension ou un bien national de valeur équivalente. « Si ma patrie reconnaissante accorde des récom« penses à ses défenseurs, écrit Murat à son père, « ne craignez pas la misère »; la Convention veut que de telles espérances ne soient pas déçues, que les soldats comptent sur le bien-être pour leur famille et pour eux-mêmes, à leur retour au foyer.
Il y a plus. L'union étroite de la Convention et de l’armée ne sera parfaite que si la Convention se saisit de la dictature. La Convention commence à se rendre compte que les pouvoirs exécutifs locaux établis par la Constitution de 1791 abusent de leur autonomie. Leur existence indépendante est contraire à l'unité et à l'indivisibilité de la République. Leurs tendances fédéralistes sont un encouragement à l’esprit de clocher chez les volontaires, à l'esprit de corps chez les militaires de tout grade; les admi-