L'oeuvre sociale de la Révolution française

428 L'ŒUVRE SOCIALE DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

Ce n’est pas tout. La Convention reprend une théorie professée jadis par la royauté, ct dont les conventionnels ont déjà, dans maintes circonslances, appuyé leurs idées de réformes sociales, à savoir que l'État est le souverain maître de tout comme de tous et qu'il a, par conséquent, le droit de disposer des propriétés. Le Comité de Salut public ou les Représentants en mission réquisilionnent peu à peu toutes les denrées nécessaires à la nourriture des troupes, toutes les matières premières etohjetsnécessaires à l'armement, à l'équipement et au matériel de guerre. La fabrication en est donnée à l’entreprise privée, à des ateliers nationaux, qui sont constilués sur tous les points du terriloire, et où toute la démocratie ouvrière, à l'exception de ceux qu'on envoie aux frontières, est enrégimentée, -astreinte au travail. C’est l'application la plus pratique du principe du devoir patriotique égal ‘pour tous.

En temps de paix, la Constitution de 1793 admet « une force armée de terre et de mer » et une garde nationale pour le service d'ordre à l’intérieur. Mais l'organisation n'en est déterminée par aucune dis-position législative, c'est une question réservée; pour l'instant, on est tout à la guerre.

Le principe de l'application à l'armée du droit commun est délibérément appliqué.

L'opération de l'amalgame est autorisée, le 11 juin,