L'oeuvre sociale de la Révolution française

L'ARMÉE ET LA CONVENTION 455

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Les chefs du parti montagnard avaient l'intuition de ces dangers. Ils appelaient de tous leurs vœux un triomphe définitif de nos armées, qui permettrait de conclure la paix. La paix, se disaient-ils, ferait disparaître la menace d’un despotisme militaire, donnerait le loisir d’affermir par des lois bien combinées le régime démocratique et d’y attacher définitivement la nation entière. En attendant, chaque nouveau succès de nos troupes remplissait à la fois de joie et de terreur des hommes comme Robespierre et Saint-Just. Ils reprochaient à Barère « la longueur et l’exaltation de ses rapports sur les triomphes des armées ». À ses collègues moins perspicaces Robespierre « paraissait poursuivi par les victoires comme par les furies ».

Les dernières mesures prises par la Convention avant le 9 thermidor s'expliquent par les craintes que nous venons d'indiquer, et par le désir de perfectionner encore et d'assurer définitivement le nouveau régime donné à l’armée.

Le 1* thermidor, la Convention décrète que « le tiers des emplois jusqu’au chef de bataillon inclus