La Bulgarie : ses ambitions, sa trahison : accompagné des textes de tous les traité secrets et correspondances diplomatiques

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le gouvernement bulgare invoque les intérêts communs pour donner plus d'intensité à l'effort, en vue de conquérir Andrinople et les territoires situés au sud. Ilest clair que, lors de l'élaboration du traité et de la délimitation des frontières, les deux parties contractantes ne pouvaient avoir songé également à l'annexion de ces territoires. Et la Serbie n'avait mème pas pris part à la discussion des préliminaires et du différend créé par cette question, se reposant sur le profond sentiment de solidarité qu'elle supposait devoir souder les intérêts communs des deux nations slaves.

On ne peut pas ne pas relever et apprécier à sa juste valeur le mobile qui a guidé la politique serbe et qui a valu à ses chefs la considération et la sympathie générales. Nous nous attendons à voir le cabinet de Sofia adopter une attitude aussi sage à l'égard deses engagements et de ses obligations.

Et pendant ce temps-là les têtes s’échauffaient toujours davantage à Sofia et dans les rangs de l’armée. L'étroit égoïsme national allait jusqu’au plus complet aveuglement.

Dans les premiers jours du mois d'avril, raconte M. Guéchof®, on me fit savoir confidentiellement que ma politique pacifique était peu goutée et qu'il me fallait céder au plus vite la place à un autre.

A cette époque, au commencement d'avril, les Bulgares préparèrent seuls et pour leur propre compte l’armistice « qui se renouvelle plusieurs fois », dit encore M. Guéchoff ?. E4 cela aussi était contraire au traité conclu avec la Serbie et la Grèce.

! Recueil de documents diplomatiques concernant les événe-

ments des Balkans, août 4912 à juillet 1913, no 169, p. 448. * Iv.-Ev. Guéchoff, La démence criminelle, Sofia, 1914, p. 4103-58.

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