La correspondance de Marat

88 LA CORRESPONDANCE DE MARAT

XXIII

LETTRE A .:.: (1783 ou 1784)

M. Jean de Bonnefon a publié cette lettre dans Le Journal du 30 août 1907, en l'accompagnant des commentaires suivants : « La marquise Roccagiovine, née princesse Bonaparte, avait, à Rome, une curieuse lettre autographe de Marat. Cette lettre n’est pas datée, elle ne porte pas de suscription ; le haut de la feuille est déchiré. Mais elle est certainement adressée au juge d'armes, et doit avoir été écrite vers 1788, année où se fit la revision de la noblesse, » La date indiquée par M. Jean de Bonnefon est évidemment inexacte. Le texte de la lettre montre clairement, en effet, qu'au moment où elle fut écrite, Marat se trouvait encore au service du comte d'Artois. Or Marat quitta sa charge de médecin des gardes d'Artois bien avant 1788, et très vraisemblablement à la fin de 1783 ou au commencement de 17844. C’est donc au plus tard à cette époque, et peut-être même à une époque antérieure, qu'il écrivit cette lettre.

Avez-vous reçu ma lettre? si vous l'avez reçue, j'espère que vous ne refuserez pas mes armoiries, voyant comment est assurée la noblesse de ma famille, aux Espagnes tant qu'en France: Le poste où je suis maintenant el qui ne peut que grandir par la confiance que me fait Monseigneur, met cette affaire dans l'intérêt de la Société. [l est honorable pour l’État que l’origine d’un serviteur des princes soit établie par des pièces certaines, comme je ne me suis pas fait faute d’en fournir.

J.-P. Mara, dit Marar.

1. V. supra, Introduction, p. x-xr.