La correspondance de Marat

LA CORRESPONDANCE DE MARAT 89

XXIV

LETTRE A …. .

(25 mai 1785)

Bien que cette lettre ne porte pas de nom de destinataire, ilest probable qu’elle est adressée au prévôt des marchands. Elle a trait à une demande d’exemption d'impôt. Or on a retrouvé une pélition, rédigée au nom de Marat, qui a le même objet, et qui est adressée au prévôt des marchands. Elle porte également la date de 1785, et a pour titre : Mémoire pour étre déchargé de la capitalion en qualité d'étranger. Les arguments qui y sont contenus sont sensiblement les mêmes que ceux qui sont exposés dans la lettre que nous donnons ici. On y lit : «Il y a même fort longtemps que, ses affaires le rappelant à Londres, il a remis son brevet (de médecin des gardes du comte d'Artois). Ainsi, n’exerçant aucun état, il doit être considéré comme tout autre étranger voyageant pour s'instruire. » * :

7 Paris, 25 mai 1785. Monsieur,

En me présentant hier matin à un de vos bureaux, j'ai appris que vous n'aviez pas encore fait droit à ma demande, faute d'un examen suffisant. Je n’en ai pas été surpris, connaissant par la voix publique ceite sagesse mesurée qui caractérise en vous le magistrat intègre.

Mais, Monsieur, personne n’est plus en état que moi d'éclairer votre justice. Ma demande est-fondée sur ma qualité d'étranger et mon état d'homme de lettres. Au

1. Collection Ferprxann J. DREER (Catalogue, tome I, p. 416). 2, Analyse extraite d'un catalogue d’autographes.

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