La correspondance de Marat

LA CORRESPONDANCE DE MARAT 113

XXXVII

LETTRE A NECKER

(23 octobre 1789)

Le 21 octobre 1789, Le Courrier de Paris publiait la nouvelle suivante : « M. Necker s’est rendu hier, pour la première fois, à son district, qui est celui des Filles-Saint-Thomas. Il a été reçu avec les plus grands applaudissements, et, après les compliments d'usage, il a été élu, par acclamation, président honoraire. Ce quil y a surtout à remarquer dans l'acte civique que vient de faire M. le premier ministre des finances, c'est « qu'il a prié son district de lui faire connaître tous les « écrits qui ont été ou seront publiés contre lui, afin qu'il « puisse y répondre et se justifier ». Cette noble résolution a été vivement applaudie. » Le surlendemain, 23 octobre, du fond de sa retraite de Versailles, Marat écrivit à Necker une lettre où il dévoïlait la ruse du ministre et où il lui annoncait de prochaines et vigoureuses attaques: C’est le 48 janvier suivant que parut en effet la Dénonciation faite au tribunal du public par M. Marat, l'Ami du Peuple, contre M. Necker, premier ministre des Finances. Au début de ce violent pamphlet‘, Marat reproduisit, sous le titre « Lettre de M. Marat, l'Ami du Peuple, à M. Necker, premier ministre des Finances », la lettre qu'il avait adressée au ministre, le 23 octobre précédent.

De Versailles, le 23 oct. 1789.

Vous l’avouerai-je, Monsieur, cette démarche, si exaltée par d'honnètes folliculaires, n’est à mes yeux qu'un petit coup d'adresse, un raffinement de politique, et, comme disent les bonnes gens, un trait de Jésuite.

1. Dénoncialion, p. 4-5. 10.