La correspondance de Marat

118 LA CORRESPONDANCE DE MARAT

XL

LETTRE A L'ASSEMBLÉE NATIONALE

(Janvier 1790)

Dans le même numéro 95 de L’Ami du Peuple, Marat publie, sous le titre de « Requête de l’Ami du Peuple à l’Assemblée nationale », une autre lettre écrite à l’Assemblée au sujet du même incident, ét vraisemblablement à la même date du 10 janvier 1790.

Messieurs,

Jean-Paul Marat, docteur en médecine, citoyen du district des Cordeliers, et auteur "d’un écrit patriotique, intitulé L'Ami du Peuple, a l'honneur de vous représenter qu'au milieu de la nuit du 9 de ce mois, le Châtelet de Paris, aveuglé par le désir d’une basse vengeance, se faisant juge dans sa propre cause, et abusant d’une manière criminelle des fonctions d'un saint ministère pour étouffer des vérités qu'il redoute et opprimer le citoyen courageux qui le surveille, s’est porté contre lui au pius lâche des attentats, en chargeant une nombreuse soldatesque de l’arracher à ses foyers, et de l'enlever à main armée partout où il serait. Cet indigne attentat contre un citoyen irréprochable, qui s'est dévoué pour le salut du peuple, et qui depuis cinq mois poursuit sans relàche les ennemis de la patrie, a été commis à l'ombre d’un décret inique, que la pudeur ou la conscience de la partie plaignante avaient condamné à l'oubli, et que la haine du Châtelet a fait revivre au mépris de toutes les lois, le requérant s'étant présenté au greffe pour le faire lever.

L'exposant, messieurs, ne voyant plus dans les membres