La crise balkanique (1912-1913)

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GUERRE TURCO-BALKANIQUE - 85

serbe (1). A Paris un premier pas important devait être fait vers l'entente: le premier ministre serbe, dans un esprit de conciliation, admit une formule transitoire entre «l'autonomie » et le « partage » pur et simple.

« Si après une guerre menée en commun par les deux parties, la Serbie et la Bulgarie, on juge indispensable de la faire terminer par une administration autonome des territoires peuplés par des Bulgares et des Serbes, les deux parties se mettront d'accord pour conclure la paix à la condition d'une autonomie garantie desdits territoires. »

1. Ici trouve place une anecdote qui montre l'esprit dans lequel la France considérait une entente serbo-bulgare ; elle prouve aussi, jusqu'à un certain point, que la France n’était pas en complète ignorance des événements qui se préparaient en Orient.

La scène se passe à l'Opéra le soir de la représentation, donnée en l'honneur du Souverain Serbe. MM. Milovanovitch et Stancioff discutent, M. de Selves, ministre des Affaires étrangères, passa tout près d'eux et leur dit, le sourire aux lèvres : « Je passe à côté de vous, non pour vous désunir ... » M. Stancioff compléta la pensée de M. de Selves : « Mais pour nous unir et bénir ». M. de Selves répliqua : « Oui, oui, pour vous bénir ; vous faites, vous taillez de la bonne besogne ».

(Rapport de MM. Stancioff et Rizoff à M. Guecholf en date du 20 novembre 1911). è