La crise balkanique (1912-1913)

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ser une résistance victorieuse aux assauts des alliés.

Lorsqu'on vit les armées turques fondre, fuir, n'enga-

ger aucun combat, on se demanda avec surprise ce

qu'étaient devenues et les vieilles qualités guerrières

turques et les centaines de millions dépensés par Mahmoud Chewket Pacha ? On devait apprendre que si le soldat turc avait conservé intactes ses qualités,

il ne pouvait rien, alors que tout matériel de guerre

lui faisait défaut, contre l'élan impétueux d'armées.

minutieusement organisées.

L'Europe avait assisté aux premiers engagements

entre Turcs et alliés, étroitement unie sur la formule du statu quo. Au bout de onze jours la formule de « l'intégrité de l'Empire » semblait bien, l'expression est de M. G. Hanotaux, « une page reléguée aux vieux parchemins de l'histoire ». Les succès décisifs, foudroyants des alliés ne furent aucunement prévus par les Puissances, la formule du statu quo en témoigne; si on avait prévu, escompté ces succès, il est évident que les diplomates auraient laissé quelque marge, une porte d'issue, pour envisager celte situation. Dans notre espuit, les Puissances, en

déclarant, le 8 octobre (1) : « que si la guerre vient

1. Note remise aux Etats balkaniques ce jour par la Russie et l'Autriche au nom des Puissances.