La crise balkanique (1912-1913)

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POLITIQUE DES GRANDES PUISSANCES EUROPÉENNES 62%

la Bulgarie se proclamait indépendante, le peuple acclamait le prince, tsar des Bulgares (1).

Ce coup véhément apporté aux engagements internationaux répandit plus que de la surprise dans — ce qu’on appelait encore à cette époque — le concert européen’ En effet, le 27 janvier 1908, M. d'Aerenthal faisant « l'exposé de sa politique » déclarait « Fidèles à notre politique balkanique rious ne cherchons pas à faire des conquêtes territoriales. Dans les Balkans notre mission est une mission économique » et suivail tout un plan de constructions de voies ferrées qui devait, en commençant par la ligne Zsvaé-Mitrovitza, assurer la pénétration germanique dans les Balkans et par là se propager en Asie-Mineure. Cette politique, qu'on avait surnommée « la politique des voies ferrées » échoua d’ailleurs sous la pression des influences russes, italiennes, serbes et même turques. L'Europe cependant, en août 1908, était encore sous l'impression rassurante des déclarations de M. d'Aerenthal qui affirmait que la monarchie était « saturée

de territoires ». Ce brusque changement démontrait

1. Le Monténégro cbtient à son tour la suppression de certaines restrictions à sa souveraineté (Traité de Berlin, article 2). En 1911 il réalisera un rêve longtemps caressé en s’érigeant en royaume.