La crise balkanique (1912-1913)

POLITIQUE DES GRANDES PUISSANCES EUROPÉENNES (69

Herzégovine sont notre Alsace-Lorraine » clamaient les Serbes.

Cependant l'Europe a dû se résigner et accepter la nouvelle situation, d'autant plus que l'Autriche continuant à cacher son jeu, réussit à tromper la vigilance des diplomates sur ses véritables intentions, en faisant abandon à la urquie du protectorat qu'elle exerçait sur le Sandjak de Novi-Bazar. En retirant de cette province les trois garnisons qu’elle entretenait, l'Autriche avait comme un air de se couper, et de sa propre initiative, la route de Salonique. Certains auteurs, dont la grande compétence et la perspicace sagacilé ne peuvent laisser un doute, sy sont trompés. Voici, en effet, un extrait d'un, ariicle de M. Hanotaux, publié dans la Revue Hebdomadaire en août 1908 :

« L'annexion de la Bosnie et de l’Herzégovine, contraire aux lraités, aux paroles échangées, aux signatures données, n'est pas cependant un fail qui altère profondément l’ordre européen ; elle n’innove pas, à proprement parler; elle affirme la pérennité d'une opération provisoire, voilà tout. C'est grave, mais ce n’est pas mortel. D'autant plus que la renonciation au district de Novi-Bazar atténue incontestable-

ment la portée de l'annexion, puisqu'elle révèle une