La crise balkanique (1912-1913)

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POLITIQUE DES GRANDES PUISSANCES EUROPÉENNES 71

grois. Le « trialisme » devait remplacer le « dualisme » instable. Si ce premier pas avait réussi, il est fort probable que la Serbie, le Monténégro, l’Albanie auraient été, de gré ou de force, altirés vers ce centre « indépendant slave » de la monarchie (1). Ici encore la vieille formule « confédération balkanique sous l’hégémonie autrichienne...» est présentée sous une forme nouvelle. À l’entrevue de Konopicht entre Guillaume Il et l’archiduc François-Ferdinand, en mai 1914, ces projets ne furent-ils pas agités à nouveau ? Des réalisations immédiates décidées ? Les manœuvres des troupes austro-hongroises dans les parages limitrophes de la Serbie n’avaient-elles d'autres buts que l'entrainement normal des troupes ? L'histoire plus tard nous le dira.

Ce qui est évident c'est que l'annexion de la Bosnie et de l’'Herzégovine était un coup directement porté à la Russie. L’Autriche avait l’air de dire que toute influence étrangère, en dehors de la sienne, était consignée à la porte des Balkans ; en plus, et ceci

devait être douloureusement ressenti en Russie, la

1. Ces prévisions sont exposées par M. Victor Bérard dans sa conférence récente sur la Serbie, elles trouvent leur fondement dans une série d'articles publiés en 1906 par la Danzer's Armée Zeitung de Vienne.