La France sous le Consulat

20 LA FRANCE SOUS LE CONSULAT

sections du Conseil d'État, fut l'affaire de quarante-huit heures. Le 25 décembre 1799 tous ces corps étaient organisés. Dans le Sénat, destiné à servir de récompense aux hommes politiques, aux fonctionnaires etaux militaires émérites, aux illustrations scientifiques, littéraires et artistiques, figuraient des membres des assemblées du Directoire comme le médecin Cabanis, l'ami de Mirabeau et de Siéyès ; d'anciens ministres du Directoire, comme Lambrechts et Francois (de Neufchâteau); des constituants comme Destutt de Tracy et Volney; un nom de l’ancien régime, ChoiseulPraslin; des conventionnels; des savants, comme Laplace, Lagrange, Monge, Daubenton, Lacépède; des artistes comme le peintre Vien; des navigateurs, comme Bougainville ; des généraux de la Révolution comme Kellermann.

La plupart des membres du Corps législatif avaient siégé dans les diverses assemblées révolutionnaires. A côté d'hommes de 1789 on y remarquait des républicains avancés comme Grégoire, Bréard, Florent, Guiot, d'Alphonse.

Au Tribunat siégeaient des écrivains et des politiques comme Daunou et Benjamin Constant; des économistes comme Jean-Baptiste Say; des littérateurs Comme MarieJoseph Chénier, Guinguené, Andrieux ; d'anciens membres de la Législative comme Stanislas Girardin; d’anciens girondins comme Riouffe.

Dans le Conseil d'État Bonaparte avait réuni les hommes spéciaux les plus compétents en matière de législation, de finances, de guerre, de marine, d'administration, sans s’inquiéter de leur passé politique, exigeant d'eux une capacité incontestée et un dévouement absolu à la chose publique. Aussi vit-on d’abord, à la tête de la section de législation, Boulay (de la Meurthe), ancien membre des Cinq-Cents, auteur d’une loi qui déniait aux anciens nobles jusqu'aux droits de citoyens français ; à la tête de celle de l'intérieur