La France sous le Consulat

50 LA FRANCE SOUS LE CONSULAT

Seychelles dans le courant de l'an IX : les autres, après avoir été internés plusieurs années aux îles de Ré et d'Oléron, furent pour la plupart envoyés à Cayenne en l’an XI. La police finit par découvrir les criminels. Saint-Régeant et Carbon furent condamnés à mort et exécutés le 6 avril 1801. Limoëlan qui, suivant l'important témoignage de Pasquier’, avait refusé de participer à l'attentat lorsqu'il en connut les moyens, réussit à quitter la France el se fit missionnaire au Canada.

Ainsi, non seulement ces deux complots n’atteignirent pas leur but, mais ils tournèrent contre les intentions de leurs auteurs. « Ils avaient pour le Premier Consul cet heureux résultat qu'ils lui donnaient de plus grands droits à l'intérêt de tous les citoyens amis de leur repos et qui se déterminaient d'autant mieux à faire cause commune avec lui, qu'ils le voyaient menacé par les hommes qui leur inspiraient le plus d'effroi. » Lorsque les auteurs de la machine infernale furent découverts, « le parti royaliste, reçut le plus terrible coup qu'il pût recevoir. Cet attentat lui aliéna non seulement le gouvernement et le Premier Consul, mais aussi la masse de la nation. 2»

Les services que Bonaparte rendait chaque jour à la République achevaient de sceller son union avec la nation et de confondre sa destinée avec celle de la France. Au premier ‘rang de ces services il faut placer la paix avec l'Europe que la France désirait aussi ardemment que la fin des guerres civiles et que Bonaparte s'était solennellement engagé à lui donner.

Lorsque Bonaparte avait débarqué à Fréjus lors de son retour d'Egypte (9 octobre 1799), la République élait aux prises avec une seconde coalition européenne qui réunissait, outre l'Angleterre toujours en armes depuis 1793,

4. Pasquier, Mémoires, t. I, p. 153, 155. 2. Id. ibid.