La France sous le Consulat

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de précautions qui le défendent de l'erreur où de préeipitation dans ses choix, qui assurent l'influence de la propriété et l'ascendant des lumières. » Ce rétablissement du droit de suffrages, malgré ce qu'il avait d’intermittent et d'illusoire, fut accueilli néanmoins avec faveur par l'opinion.

Il ne manquait à la monarchie, pour être complète, que l'hérédité et le titre. « Les Tuileries et Saint-Cloud, écrit dans ses mémoires ! le conseiller d'État Miot de Melito, de retour à Paris en 1802 après une assez longue absence, n'étaient plus comme je les avais laissés, le siège du gouvernement, la demeure du premier magistrat d'une république, mais la cour d'un souverain. On y retrouvait une sévère étiquette, des officiers attachés à la personne, des devoirs rendus à des femmes, une famille privilégiée, enfin tout, à l'exéeption du mot de Consul, était monarchique. »

Cette année 1802, qui est celle de la paix d'Amiens, du :

Concordat et du Consulat à vie, vit l'apogée de la république fondée sur la constitution de lan VIII Tous les témoignages contemporains sont unanimes à constater le bonheur des Français de goûter ce repos si vivement désiré et si chèrement acheté, le légitime orgueil que leur inspirait la grandeur et la gloire de leur patrie, leur confiance dans l'avenir, leur enthousiasme et leur attachement passionné pour l'auteur de tant de bienfaits. La République française sortie vietorieusement de sa lutte contre les puissances continentales et honorablement de sa lutte contre l'Angleterre, comprenant 108 départements

par l'annexion de la Belgique, de la rive gauche du Rhin :

et du Piémont, dominant l'Italie. prépondérante en Alle-

magne, ayant l'Espagne, les Républiques batave, helvétique,

cisalpine, ligurienne, le Saint-Siège, les Etats secondaires

de l'Allemagne dans sa clientèle, ne redoutait aucune puis-

sance en Europe. L'indomptable vitalité qu'elle venait de 4. Edition Michel Lévy, tome IT, p. 40.