"La Guzla" de Prosper Mérimée : étude d'histoire romantique (sa posvetom autora)

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chapitre x.

Morlaque de Spalato dont la langue lui était familière à l’égal de la sienne. » Après quoi, le critique cita abondamment la préface de la Guzla et la Notice sur Hyacinthe Maglanovich ; il remarque toutefois que Mérimée donne de l’instrument serbe une autre description que M. Bowring, Il s’agissait de savoir si la guzla n’avait qu’une seule corde, comme le disait la traduction française, outrois, comme le prétendait l’Anglais. Grâce à Fôrtis, la traduction française eut raison. Puis le critique continuait : « Presque toutes les compositions attribuées dans ce volume à Maglanovich, y compris les effusions improvisées de sa Muse, sont particulièrement remarquables. Élevé au milieu de ces scènes de la nature si propres à exalter un tempérament poétique, il n’eût pas été surprenant de voir le barde illyrien abandonner son imagination à d’innocentes rêveries méditatives. Mais ce maître de la guzla a des dispositions plus pratiques. Ses poèmes visent à l’effet direct : hardiesse de pensée, énergie d’expression: telles sont leurs caractéristiques. Ils chantent la vengeance triomphante et la bravoure hardie. Parfois aussi ils sont d’une légèreté d’expression, avec laquelle les plus puissantes émotions de la passion ne sont pas incompatibles. Peut-être, le lecteur voudra-t-il trouver dans les deux chants suivants un exemple des remarques précédentes. Le premier fut improvisé par Maglanovich sur les funérailles d’un parent, un brigand, qui trouva la mort dans une rencontre avec la police. » Suit une traduction en prose du Chant de Mort et des Braves Heydugues ; cette dernière pièce, de l'avis du critique anglais, est « d’un caractère plus puissant ». « Les effets d’un pareil lyrisme sur les foules sauvages auxquelles ces chants étaient adressés, accrus surtout