"La Guzla" de Prosper Mérimée : étude d'histoire romantique (sa posvetom autora)

« LA GUZLA » DANS LES PAYS SLAVES.

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wicz dans son.cours parla de la Guzla. C’était au début même de son enseignement. Il s’efforçait alors d’observer vis-à-vis de tous les Slaves la neutralité scientifique qu’il avait promise àM. Cousin 1 ; aussi se proposa-t-il de jeter dans son introduction un coup d’œil synthétique sur le monde slave, exposé très clair et assez exact. De fait, les premières leçons de Mickiewicz, surtout celles qui traitent de la poésie serbe, sont ce qu’il y a de mieux dans les cinq gros volumes de son cours 2 . Mickiewicz, il est vrai, ne connaissait pas le serbe et ses conférences furent préparées sans études approfondies. Vingt jours avant l’ouverture du cours, il écrivait au baron d’Eckstein la lettre que voici : Ce mercredi, S décembre 4840. Monsieur le baron, Avez-vous eu la bonté et la patience de chercher parmi vos livres la traduction allemande des chants populaires serbes ? J’espère que vous me pardonnerez de vous importuner ainsi ; j’ai grand besoin de cette traduction et je ne sais où la trouver. Je passerai chez vous samedi avant midi, si vous pouvez et voulez me recevoir. Adam Mickiewicz 3 . M. d’Eckstein, probablement, ne trouva pas dans sa bibliothèque l’ouvrage demandé car, le 25 décembre de la même année, Mickiewicz adresse une semblable prière à son ami Bohdan Zaleski, poète polonais très distingué

1 Les émigrants polonais avaient voulu exploiter l’institution de cette chaire dans leurs polémiques anti-russes et proclamer Mickiewicz « l’ambassadeur intellectuel de la Pologne auprès du peuple français ». 2 Adam Mickiewicz, Les Slaves, cours professé au Collège de France de 4840 II 4844, publié d’après les notes sténographiées. Paris, 18451849, 5 vol. in-B°. 3 Korespondencya Adaina ilickiewicza, Paris, 1880, t. I, p. 263. L’éditeur de cette correspondance donne une date erronnée : 484%. Le 2 décembre 1842 n’était pas un mercredi mais un vendredi; c’est donc : 4840 qu’il nous faut rétablir.