"La Guzla" de Prosper Mérimee : les origines du livre - ses sources sa fortune : étude d'histoire romantique : thèse pour le doctorat d'Université

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chapitre x.

Ainsi il lui arriva une singulière aventure : il inséra dans son Anthologie, russe une traduction de la Chute des feuilles àe. Millevoye! Lorsqu'il connut le grand succès des Volkslieder der 6 r ez , ÆendeM Ue von Jakob, John Bowring eut idéed’éditer, lui aussi, une anthologie serbe. Il donna d’abord, dans la Westminster Review., un article sur la poésie de ces pays (juillet 1826), et, neuf, mois plus tard, un recueil de chants choisis, précédé d’une longue introduction : Srpske Narodne Piesme (Servian Popular Poetry). Dans l'introduction, comme dans l’ouvrage, il cita abondamment les écrits de Karadjitch, mais il garda le silence sur la traduction allemande d’après laquelle la sienne était faite, comme il le reconnut dans une lettre de pénitent qu’il écrivit à M lle von Jakob, mais qu’il ne rendit jamais public 1 . Il est facile, en effet, de se rendre compte de sa dette envers la spirituelle dame allemande. Toutes ses notes, quand elles ne proviennent pas d’un article de Kopitar sur la poésie serbe et la poésie grecque 2 , proviennent des Volkslieder der Serben. Sa traduction même est une reproduction fidèle de la version allemande. Là, où M lle von Jakob, pour conserver l’allitération de l’original, avait rendu :

quelques jours à Abbotsford. Le 19 avril 1828, il écrit, au même, qu’il a vu sir Walter, qu’il a eu avec lui une longue conversation et qu’on parla surtout de cette traduction. En 1830, Bowring composa une anthologie tchèque, la dédia à Ôelakovsky, mais ne la publia qu’en 1832. Il demandait 100 souscripteurs en Bohème avant de la livrer à l’impression. On lui en trouva 40 ; il imprima l’ouvrage et envoya 100 exemplaires, espérant qu’on placerait le reste. (Korrespondence Johna Bowringa do Gech, podava Robert Beer, Comptes rendus dé l’Académie royale tchèque, Prague, 1904.) 1 Miklosich, Ueber Goethe’s Klaggesang, pp. 70-72. 2 Dans les Wiener Jahrbücher der Literalur, t. XXX, pp. 159-274.