"La Guzla" de Prosper Mérimee : les origines du livre - ses sources sa fortune : étude d'histoire romantique : thèse pour le doctorat d'Université

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CHAPITRE PREMIER.

slaves, il est vrai, mais qui fut longtemps consul de France auprès de la République de Raguse, la chronologie nécessaire nous manque pour pouvoir confirmer ou réfuter la note de Pouqueville 4 . Remarquons aussi que les guzlars serbes n’intitulent jamais leurs productions : ce sont les collectionneurs qui s’en chargent. C’est ainsi que l’on s’explique ce titre prétentieux : la Triste ballade de la noble épouse: c’est là le pur langage littéraire des pseudo-classiques dalmates qui avaient recueilli le poème. Le Voyage en Dalmatie ne trouva pas ce qu’on appelle un accueil chaleureux, du moins auprès des gens de science, malgré tous les efforts de l’auteur pour faire remarquer son ouvrage au moyen de différentes traductions étrangères. Le crédit en fut surtout ébranlé quand un écrivain dalmate, Jean Lovrich, publia sa très sévère critique où il reprochait à Fortis trop de crédulité, les erreurs les plus absurdes et quelques hypothèses très téméraires 2 . Cette réfutation donna lieu à une polémique assez longue, qui finit selon l'usage par devenir fort amère et coûta la vie à celui qui avait entrepris de la faire 3 . Il est juste d’ajouter que plusieurs des conjectures de Fortis ont été depuis confirmées par la science, et que personne n’avait

1 M. J. Nagy, dans son article sur Marc Entière, tout en ignorant l’ouvrage de Pouqueville, discute, par anticipation, la possibilité de ce qu’on y avance. Sa conclusion est négative. (Archiv fur slavisçhe Philologie, 1906, pp. 52-76.) - Osservazioni sopra diversi pezzi del Viaggio in Dalmazia del Signor Ab cite Alberto Partis, coll’aggiunta delta vïta di Sochivizca.ln Venézia, 1776, pp. 264-, in-i". 3 Sermoneparenetico di Pietro Sclamer Chersino al Signor Giovanni Lovrich, Modena, 1777. L’Abate Fortis al Signor Giovanni Lovrich, Brescia, 1777. Lettera apologetica di Giovanni Lovrich al célébré Signor Antonio Lorgna, Padoua, 1777, (Lorgna avait attaqué Lovrich dans les Efemeridi letlerarie di Roma du 31 août 1776.)