La légende de Cathelineau : ses débuts, son brevet de généralissime, son élection, sa mort (mars-juillet 1793) : avec nombreux documents inédits et inconnus

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son départ pour le château du Coudray-Monbault. Ce bataillon. fut attaqué en arrivant. Nos flanqueurs l'avaient précédé et n'avaient rien vu. La guerre que font les révoltés est impitoyable, Ils étaient cachés dans les genèts: ils se rassemblaient peu à peu et tiraient des coups de fusil. Ils nous ont tué deux hommes, blessé deux autres, dont un mortellement. Ils sont tous quatre du bataillon du Finistère. Nous avons fait quelques prisonniers que nous avons soustraits à la vengeance. Nous attendons le jury à ce destiné. Que fait-on à ce sujet? nous n’en entendons point parler. Nos concitoyens sont en fort bonne santé et n’ont point souffert.

Un grand malheur est que nous n’ayons pas été instruits de ce que faisait l’ennemi près le château Monbault. Nos généraux ne le savaient pas. Ils ont fait partir le bataillon du Finistère, croyant que le château et ses avenues étaient libres. On n’avait pas donné de munitions au bataillon du Finistère. Quelle faute que celle-là ! Il s’est replié, après avoir vu néanmoins s'éloigner l’ennemi. Les canons ont été braqués des deux côtés: on n'en à pas tiré. Nous avons seulement tiré quelques coups de fusil et tué plusieurs de ces brigands... Nous attendons le citoyen Leygonier; nous en avons grand besoin. Il vient de nous apprendre qu'il était investi du commandement des troupes du Département; qu'il est en ce moment à Saint-Lambert et qu'il va se rendre auprès de nous.

Encore une fois savez-vous des dispositions de l'armée d'Angers? Vous avez vu il y a peu le colonel Boisard. Il vous fit part de ses dispositions et nous lui communiquâmes les nôtres. Sur le projet arrêté, nos

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