La légende de Cathelineau : ses débuts, son brevet de généralissime, son élection, sa mort (mars-juillet 1793) : avec nombreux documents inédits et inconnus

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VIIT Saint-Lambert, 31 mars 1793,

Citoyens et collègues [du Département],

Vous avez vu par nos deux dépèches d'hier les prémisses du combat que nos troupes ont eu à soutenir contre l’armée des brigands: chacun était à son poste à 7 h. du soir et l’a conservé, le nôtre au bivouac toute la nuit; mais les rebelles se sont retirés sur Chemillé pendant l’obseurité ; et à la pointe du jour de ce matin, il n’y avait plus personne dans leur camp.

On leur a pris trois chevaux. dont un blessé, tué un autre sur place, et blessé un bœuf, dont notre boucherie fera office. Il y a eu aussi une trentaine de leurs hommes tués, tant à la place de leur artillerie que dans les vignes, lors de la charge de notre aile gauche contre leur droite. L'on ne connait pas le nombre de leurs blessés: mais il doit y en avoir un assez grand nombre ; car notre artillerie était bien mieux servie, ainsi que la mousqueterie, lors de la culbute de leur aile droite sur leur centre.

Nous avons eu deux hommes tués dont un sur le champ de bataille, le second des suites de ses blessures ; treize autres sont légèrement blessés.

.… L'armée est maintenant composée de près de 3000 h. et va bientôt sans doute l’être de 4000 et peutêtre davantage. [Il faut des munitions. Hier on en était à peu près dépourvu — de même pour l’artillerie — on a T pièces — il faudrait 420 gargousses; on n'en à que 386...|

Hubert.