La légende de Cathelineau : ses débuts, son brevet de généralissime, son élection, sa mort (mars-juillet 1793) : avec nombreux documents inédits et inconnus

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X Vikiers, 5 août 1793, l'an IL de la République.

Citoyens collègues,

Hier le général Du Houx, envoya un bataillon de 700 h. occuper le village de la Plaine, situé à la hauteur de Coron. Ge bataillon arriva tranquillement à sa destination ; il trouva toutes les maisons fermées; on enfonça les portes, et il s’'aperçut que ce poste venait d’être évacué par l’ennemi. Il y avait une grande quantité de pain qui venait d’être cuit, des restes de vin dans des verres, un repas préparé, des armes; elc., etc. Le commandant de bataillon s’occupait à faire ses dispositions, pour ne pas être surpris et à placer les sentinelles, lorsqu'il a entendu crier aux armes. Il s’avanca lui-même pour reconnaitre l'ennemi, et aperçut, en effet, une colonne de 4000 à 1500 h. s’avancer sur le village de la Plaine. Sur-le-champ il fit ranger son monde en bataille ; l'ennemi arriva bientôt, et au premier coup de fusil notre bataillon se débanda et prit la fuite. Le commandant fit vainement des efforts pour les rallier : il ne put y réussir, et ils labandonnèrent sur le champ de bataille, où son cheval lui fut tué entre les jambes. I ne parait pas que dans cette affaire aucun des nôtres ait été tué; un seul a reçu une balle dans le bras: quelques-uns peut-être auront été faits prisonniers ; dans ce moment le bataillon se réunit à Vihiers et va passer la revue. Deux chariots chargés de pain et un de viande, attelés de 14 chevaux, sont tombés au pouvoir de l’ennemi.

Cette déroute inconcevable est l'effet de la poltron-