La légende de Cathelineau : ses débuts, son brevet de généralissime, son élection, sa mort (mars-juillet 1793) : avec nombreux documents inédits et inconnus

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sous la même datte, m'avait annoncé dès hier les malheurs que vous me retracez. Je vous plains, comme vous pouvez croire ; vos inquiétudes et vos peines me sont présentes ; demain matin j'en communiquerai au Comité de Salut public.

Je ne puis maintenant que vous répéter ce que j’ai mandé à Choudieu et ce que Revellière pourra vous dire : qu’on à pris touttes les mesures possibles ; que toutes les forces disponibles partent et vont partir successivement pour vous porter des secours. D'ici ce temps rappellez vos concitoyens dans vos murs: formez un camp en avant ; veillez à la citadelle ; retranchez-vous, et enfin deffendez-vous et ne perdez pas courage. J'irai demain de bonne heure chez Cambon, qui m'aime et qui veut à notre pays tout plein de bien, qui d’ailleurs est on ne peut plus patriote; et je l’engagerai à faire diligence dans l’envoi des secours qu’on vous destine.

Si vos craintes augmentent, faites déloger les archives, les caisses, et surtout les vieillards, les femmes et les enfans.

Mon ami, je sens et je partage louttes vos peines. Adieu, donnez-moi des nouvelles.

Pérard.

Interrogatoire d’Henriette Berruet, domestique de Dommaigné

3 mai 1793. — Thouarcé.

Aujourd’hui, vendredi, 3 mai 1793, l’an dêux de la République française…, devant nous René Macé, asses-