La légende de Cathelineau : ses débuts, son brevet de généralissime, son élection, sa mort (mars-juillet 1793) : avec nombreux documents inédits et inconnus

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Lettre de Madame de Laugrenière à son mari 8 mai 1793. A Monsieur Monsieur de Laugrenière à Argenton

Je te fais passer, mon cher bon ami, si bouteilles de vin d'Anjou, une de l’Hermitage: il y en a une de M. du Chatel pour la pauvre Gros, qui n’a absolument rien chez elle. Je t'envoie aussi du caffé, ton fusil et ton pistolet. On murmure beaucoup ici des prisonniers, que tu as fait sortir. Je t'engage à ne rien prendre sur toi et de n’en pas faire sortir d'autre. Je craindrais que l’on ne t’en voulu du mal. Fais bien veillé ceux que l’on a renvoyer hier de Thouars: il me paressent mal disposé et pourraient donner main fortte aux brigands, s’il les voyaient revenir. Jé trouvé nos enfans assé bien portant à mon arrivée. Dominique avait eu une colique dans la nuit, qui avait fait craindre pour sa vie. Grâce à Dieu, il ni parais plus. Ta fille est bien fâchée de ne te pas voir ; elle est toujours aussi aimable qu'à l’ordinaire ; elle ne xesse de cryer tout le jour: « Vive le «Roi! Virre la Nation! » Courjeaux m'a pryer de l’engager à faire sortir un nommé Groleau, de la Coudre : cest un bien mauvais sujet: d’ailleurs tu peu ten défendre sur ce qu'il est dans les prisons de Thouars. Adieu, mon cher bon ami: je t'embrasse un million de fois et suis pour la vie ta fidelle épouse.

Mercède Laugrenière. Ne m’oublie pas auprès de Afd° Pirouet et de M. Pabbé

Ferré, s’il est de retour de Thouars. Mande moi si tu as de bonnes nouvelles. Du 8 mai 1793.