La légende de Cathelineau : ses débuts, son brevet de généralissime, son élection, sa mort (mars-juillet 1793) : avec nombreux documents inédits et inconnus

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Thouars, au lieu de faire une retraite sûre vers Doué ou Montreuil ou Loudun. D’après ces circonstances et aussi d’après la loyauté connue du cit. Quétineau, dont le courage et le caractère patriotique n’ont je mais varié, je me suis contenté de lui donner pour prison la ville de Saumur, où il attendra les inculpations qu’on pourra faire contre lui, pour y répondre. Les commissaires civils du Dépt d’Indre-et-Loire ont paru étonnés et choqués de ce que je ne faisais pas mettre au cachot le général Quétineau. Mais vous savez. citoyens, ainsi que toute la France, que je ne me dirige point par des principes violents et irréfléchis ni par la fougue des mouvements des autres. Quélineau m’a paru malheureux et non coupable ; il y a une mesure pour chaque chose suivant les circonstances. On m’a dit que les deux commissaires civils écrivaient à la Convention Nationale pour m’accuser sans doute de n’avoir pas obéi à leurs mouvements d'irréflexion et à coup sûr d’injustice ; car ils n’ont aucune preuve, si ce n’est des calomnies et des absurdités, comme on en débite tant sans examen, contre le citoyen Quétineau, qui ayant appris la trahison de Dumouriez, dont on lui faisait un crime d’avoir été le protégé, fit débaptiser sur-le-champ son enfant, qui avait eu le malheur de prendre le nom de Dumouriez, dans le temps que ce traître passait pour un républicain.

.… Aussi donnerais-je des raisons triomphantes si j'étais obligé de parler sur ces circonstances, et peutêtre démontrerais-je clairement que, sans les commissaires de la Convention Nationale, les commissaires civils, dont la plupart affectent le despotisme le plus