La légende de Cathelineau : ses débuts, son brevet de généralissime, son élection, sa mort (mars-juillet 1793) : avec nombreux documents inédits et inconnus

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Combat de Martigné-Briant

I Martigné-Briant, à 11 h. 1/2 du soir, 15 juillet 93.

Victoire complète. Attaqué à 10 h. du matin, après reconnaissance faite par les généraux. Le canon des ennemis a annoncé leur position et la nôtre. Alors, à toutes jambes, nous avons été donner des ordres ; nous nous sommes longtemps battus ; pas de succès dans les commencements. Les ennemis avaient les hauteurs, et nous ne pouvions arriver à eux que par des chemins creux, sur lesquels leurs canons étaient braqués. Le feu à été très vif de leur part, sans cependant nous faire beaucoup de mal; nous les avons tournés par la droite ; la cavalerie a donné et nous avons fait cesser leur feu. Ces messieurs nous avaient pris, en débutant, deux pièces de canon, que nous avons reprises quelque temps après. En général nos troupes se sont montrées avec tout le courage des républicains. Les ennemis ont fui ; le champ de bataille est à nous; il était jonché de ceux que nous leur avons tués. Sans l’activité des généraux La Barolière et Berthier et des autres, nous étions battus, comme à Saumur. Déjà des mal intentionnés annonçaient que la bataille était perdue. Beaucoup de fuyards couraient et nous faisaient, pour ainsi dire, perdre la victoire. De bons républicains ne peuvent pas être vaincus. Les généraux, les officiers les ont ramenés à leur poste. Nous désirons les plus grands succès; nous les aurons. Ça ira. Delbeg, un de leur meilleurs généraux, est tué. Nous n'avons pas eu cent hommes de blessés. Très peu de tués. A demain de plus grands