La politique religieuse de la Révolution française : étude critique suivie de pièces justificatives

286 POLITIQUE RELIGIEUSE DE LA RÉVOLUTION

Soumis à un service la disposition que vous aviez adoptée pour les ecclésiastiques non employés, de ne

plus payer d'avance les pensions qui leur étaient accordées.

Les termes dans lesquels cette loi est conçue ne laissent aucun doute sur l'opinion où vous étiez en la rendant, de ne plus salarier les membres d’aucun culte : cependant, comme la question n’est pas formellement décidée, et que les mots laissent encore quelque prise, les théologiens ont argumenté et ont prétendu prouver qu'ils étaient fonctionnaires publics. À cette époque, le fanatisme commençait à chanceler ; nous avons vu depuis ses dépouilles à la barre ; il s’est fait un grand mouvement de chappes, chasubles, croix, bénitiers et autres ustensiles. Les édifices qui étaient employés pour le culte ont été démolis ou servent de lieux de réunion pour former l'esprit public; plusieurs prêtres ont déclaré qu'ils étaient dans l'erreur, un grand nombre ont abdiqué leurs fonctions; plusieurs autres, poursuivis par l’opinion publique, les ont abandonnées sans abdiquer leur état. Votre Comité des Finances, qui ne perd jamais de vue les moyens qui peuvent servir la Révolution, s’empressa de vous proposer un projet de décret pour assurer des moyens de subsistance aux prêtres abdicataires.

Sur sa proposition vous rendiîtes le décret du 2 Frimaire, qui accorde aux évêques, curés et vicaires, un secours annuel de 800 livres, à ceux âgés au-dessous de 50 ans; de 1000 livres de cinquante à soixante-dix ; et de 1200 livres au-dessus de soixantedix ans. Ces secours ne sont pas susceptibles d’accroissement, en passant d’un des trois âges déterminés à l’autre. Ils doivent être payés à l'échéance