La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

254 LA PREMIÈRE COMMUNE RÉVOLUTIONNAIRE DE PARIS

l'unité de la patrie. Si l'unité de la patrie est nécessaire, elle est pour Paris essentielle, elle est le garant de sa richesse et de sa splendeur. — Paris a beaucoup fait pour la liberté, la patrie, mais ses sacrifices auraient été inutiles si les départements n'avaient pas secondé ses efforts.

Ici une apostrophe à Paris. « Ville superbe et fortunée, écoute le langage simple et vrai d'hommes indépendants. À qui peut être redoutable cette force composée de tous nos frères ? — Aux factieux seulement, aux factieux qui, etc. » — Puis vient une sorte de prosopopée encore plus médiocre que l’apostrophe, une invocation aux morts du 10 août... enfin le décret.

Cette garde, recrutée dans les quatre-vingt-trois départements, sera composée d'infanterie et de cavalerie. L’infanterie sera en nombre quadruple de celui des députés des départements. La cavalerie en nombre double.

Sur cette base l'infanterie devait s'élever à peu près à 3000 hommes, la cavalerie à 1500. C'était loin des 25000 hommes dont Lanjuinais avait parlé dans la séance du 5 octobre. C'en était même trop loin. On peut raisonnablement douter que cette force füt suffisante pour repousser un coup de main, si, comme il était à craindre, ce coup de main n'était pas celui d’une foule désordonnée, mais une entreprise méditée, dirigée par la Commune, laquelle pouvait trouver dans ses agents de police, dans sa gendarmerie (car Paris avait une gendarmerie spéciale), dans les mauvaises têtes des sections, dans les aventuriers de Paris, les étrangers interlopes, de quoi lancer au minimum 10 000 hommes contre l’Assemblée.

Quand Robespierre, Collot, et autres, prétendaient que eette poignée d'hommes dont la Convention voulait s’entourer pouvait lui servir à yranniser Paris, ils énonçaient une absurdité évidente et le savaient parfaitement, je crois. Je me demande quel gouvernement aurait voulu, dans les circonstances données, se contenter d’une force si faible. Il a