La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales
302 LA PREMIÈRE COMMUNE RÉVOLUTIONNAIRE DE PARIS
serait du fédéralisme bel et bon. Seule une assemblée nationale tout à fait prépondérante peut prévenir ce régime.
Est-ce à dire que Saint-André et ses compagnons fussent fédéralistes? Pas le moins du monde; et ils l'ont bien prouvé par la suite, ayant été plutôt excessivement centralisateurs. Seulement, minorité de députés ambitieuse de primer quand même la majorité, ils s’aident contre cette majorité d’une alliance avec les ambitieux de la Commune, jusqu’au moment où, la majorité parlementaire étant tout à fait matée, terrorisée par eux, ils annuleront la Commune de Paris en tuant-ses chefs.”
Rouyer répond à Saint-André : «J'ai entendu à cette tribune les mêmes personnes qui approuvent implicitement l'arrêté de la Commune désapprouver des arrêtés semblables pris par les départements du nord, relativement à Lafayette. Je les ai vus désapprouver les huit mille pétitionnaires de Paris. Ils n'avaient pourtant fait aucun envoi officiel; ils allaient signer cette pétition chez les notaires; ils en avaient le droit (incontestablement) ; eh bien! les mêmes personnes firent improuver cette pétition par un acte du Corps législatif, et déclarer par les sections les signataires incapables de toutes fonctions publiques. » — Absolument exact.
Et voici la diversion coutumière : une députation des sections de Paris vient à l’Assemblée déclarer que, pour désintéresser tous les créanciers de la Maison de secours, le trésor public devrait avancer 6 millions à la Commune de Paris. Colère générale dans l’Assemblée. Décret en conséquence : Il faut que demain à midi la Municipalité fournisse les comptes qu’on lui a réclamés en vain jusqu'ici, et vienne exposer les mesures qu'elle se propose de prendre contre Guillaume et ses complices.
26 octobre. Convention. — Une députation du Conseil général de la Commune : « Nous vous apportons, dit l’orateur, les arrêtés pris successivement par la Commune de