La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

33% LA PREMIÈRE COMMUNE RÉVOLUTIONNAIRE DE PARIS

tout cas, moi, Robespierre, je ne puis être tenu pour responsable. Je n'ai jamais été chargé d'aucune commission, ni ne me suis mêlé d’aucune opération particulière... Je n'ai jamais eu de relations avec le Comité de surveillance. Ce comité d’ailleurs a été excessivement calomnié — et souvent en vue de m'inculper personnellement... « On lui reproche, à ce Comité, des arrestations qu'on à appelées arbitraires, quoique aucune n’ait été faite sans interrogatoire. »

Quelle pauvre défense! L'existence d’un interrogatoire quelconque ne suffit pas à justifier une arrestation, alors qu'une loi existe qui précise les conditions de l'arrestation, et qu'aucune de ces conditions n’a été remplie (nous l'avons montré plus haut). — Robespierre a été imprudent de parler d’arrestations. Il nous donne l’occasion de lui rappeler ce qu'il à soin de taire. Il n’y à pas que le comité de surveillance qui en ait fait des arrestations, il y à encore le Conseil général qui s’en est permis et en grand nombre. Or de celles-ci tout membre du Conseil doit porter la responsabilité. Robespierre, qui ne s’est mêlé, à ce qu’il dit, d'aucune opération particulière, ne nie pas du moins qu'il n’ait été membre du Conseil: à ce titre il a coopéré, par exemple, à l'arrêté pris le 12 août et que voici : « Le Conseil général ordonne que les empoisonneurs de l'opinion publique, tels que les auteurs de divers journaux, seront mis en état d’arrestation et que leurs presses, caractères et instruments seront distribués entre les imprimeurs patriotes..… ». Dans un grand nombre d’actes pareils, Robespierre a sa part légitime de responsabilité. Il a mieux que cela : il y a tel acte dont la responsabilité lui appartient particulièrement. Nous lisons dans les procès-verbaux : « M. Robespierre prend deux fois la parole pour faire mettre en arrestation trois membres de l’ancienne municipalité, MM. Leroux, Cahier et Borie ». C’est le 1° septembre; et le 2 les massacres commencent. Étaient-ils déjà résolus ? Nous en avons dit notre sentiment. Robespierre savait-il qu'ils étaient résolus ? Ceci est une autre question sur laquelle