La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

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le propos en question. Robespierre aurait dit : « Si vous n’adoptez pas de bon gré ce que veut la commune, elle saura vous le faire adopter par force ».

« On a osé, par un rapprochement atroce, insinuer que j'avais voulu compromettre la sûreté de quelques députés en les dénonçant à la Commune durant les exécutions des conspirateurs. » — Voilà comment Robespierre, récidivant, qualifie les massacres de septembre, ces massacres qu'il aurait toujours détestés, qu’il aurait même voulu empêcher aux dépens de sa vie (selon Louis Blanc).

« J'ai déjà répondu à cette infamie, continue Robespierre, en répondant que j'avais cessé d'aller à la Commune, avant les événements. » Et nous, nous avons répondu, le procèsverbal du Conseil général en main. « Vous étiez au Conseil le 2 au soir, au moment où le Conseil, très averti, prenait des mesures pour limiter le massacre à certaines catégories de personnes. C’est à ce moment que vous avez dénoncé la faction Brissotine, comme vendue à l'ennemi, à l’envahisseur de la France, au duc de Brunswick. Donc vous niez — et même avec quelque effronterie, un fait consigné sur un document officiel (il existait alors).

Après cela cet homme a une façon de renverser les rôles que je trouve admirable. Selon lui, c’est la Commune, cette Commune dont nous connaissons les arrestations arbitraires et les audaces, c’est elle qui est persécutée: « On a tramé, dit-il, une persécution contre la Commune... des journalistes ont écrit contre elle... On a été jusqu’à afficher contre elle des placards. » — Quoi, vraiment, on a osé la traiter comme une simple assemblée nationale! Un peu moins mal cependant, convenez-en; lisez les placards de Marat contre l’Assemblée législative. — « Il y a eu un plan de calomnier la Commune (Seulement Robespierre ne nous dit pas quels faits on lui imputait calomnieusement.) et un plan de diviser les citoyens. » — Tandis que lui, Robespierre, tendait sans doute à les réunir fraternellement, quand il faisait