La question de l'Adriatique

LATE En

Pétrograd M. Milioukov, qui fut le président de la première Douma, notre programme, c'est l'application du principe de Mazzini : des nationalités indépendantes et libres, arbitres de leurs destinées. Que ce principe constitue un péril pour l'Autriche, c’est plus que naturel, mais je ne vois pas où et comment il peut constituer un péril pour l'Italie. La Serbie aux Serbes, la Croatie aux Croates, la Bohême aux Tchèques, la Hongrie aux Hongrois, les régions italiennes à l'Ttalie, les régions roumaines à la Roumanie, est-ce là le péril slave? » (1)

Les craintes de l'Italie n'ont-elles pas en effet quelque chose d'imaginaire ou tout au moins d'exagéré? Elle affecte de croire que, demain, si [a Serbie détient les ports orientaux de l’Adriatique, toute la sécurité italienne sera menacée. Est-ce exact? Il ne suffit pas à un pays de posséder de bons ports et des points géographiques bien abrités pour menacer un puissant voisin. Il faut aussi une grande flotte de guerre. Or, une grande flotte de guerre ne simprovise pas. De longues années et d’immenses ressources financières sont nécessaires. La Serbie, même agrandie jusqu'à la Drave,

(4) Le Secolo du 3 avril 1945,