La question de l'Adriatique

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différent de celui que l'Italie présentait, à la même époque, à la Triple-Entente (cf. plus haut, p.54). On ne parvient pas à comprendre pourquoi ces demandes, dont la réalisation eût donné pleine satisfaction à l'Italie et eût assuré sa sécurité stratégique en face de la puissante Autriche, ne suffisaient plus à lui garantir l'avenir en face d’un petit Etat slave, faible et pauvre. L'Italie ne réclamait à l'Autriche ni la totalité de l'archipel illyrien, ni la Dalmatie, ni Fiume, ni l’Istrie, ni même Trieste. Il faut souhaiter qu'elle revienne à cette sage modération le jour où la question de l'Adriatique se posera définitivement devant l’Europe, et qu'elle ne soit pas plus exigeante à l'égard de ses amis slaves qu'elle ne l'était à l'égard de son irréconciliable ennemie.

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On annonce que des accords provisoires, auxquels la Serbie n’a pas participé, viennent de reconnaître à l'Italie la possession ullérieure de toute l'Istrie de Fiume et de la plus grande partie de la Dalmatie. Le point de vue italien triomphe donc complètement au détriment des Yougo-Slaves, dont l'avenir reste incertain.