La Révolution française (1789-1815)

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déportements la souveraineté du nombre et les excès de ses plus indignes représentants !

Excepté dans les funestes plébiscites de 1851 et de 4869, nous le répétons, il n'est pas possible de trouver un exemple plus déplorable et plus funeste d'aveuglement démocratique ; aussi, à nos yeux, Son accession au coup d'État de fructidor est-elle, pour le général Hoche, un titre mémorable, décisif, qui fera éternellement regretter qu'il n'en ait pas été le principal acteur et le bénéficiaire. i

Nous sommes donc, quant à ce point fondamental, en désaccord absolu avec Edgar Quinet et avec le très honorable Henri Martin; fort du dilemme posé par un historien très clairvoyant aussi, très renseigné, M. Mignet, qui n'a point hésité à écrire :

« On peut dire qu'au 18 fructidor an V il fallait que le Directoire triomphât de la contre-révolution en décimant les Conseils ; ou que les Conseils {riomphassent de la République en renversant le Directoire (1). »

Donc, violant les principes, celui-ci envoya les conspirateurs monarchistes qui remplissaient les nouveaux Conseils, à Cayenne, et il fit son devoir.

Ici, on peut le dire, l’armée, où s'étaient conservées les convictions et l’ardeur républicaines, sauva encore une fois le pays. Elle n’ouvrit pas plus la porte au 18 brumaire, en cette circonstance, que les mémorables campagnes de l'an Il ne préparèrent les guerres criminelles de l'Empire ; le mème procédé doit être jugé tout différemment, lorsque le but vient à changer. Honneur donc à tous ceux qui, comme le général Hoche, concoururent à ce grand résultat!

1. Révolution française, tome Il, page 229.