La Révolution française (1789-1815)

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gloutit vingt mille cadavres (25 novembre 1812). Enfin, sur les 533,000 hommes de toutes nations qui avaient franchi le Niémen, #rois cent mille ne le repassèrent pas... » — « Quand on n’a jamais eu de revers, disait Napoléon à Jomini, il faut les avoir grands comme sa fortune (1). »

« Comme Metternich essayait de faire valoir auprès de lui des raisons d'humanité : — « Vous n'êtes pas militaire, Monsieur, vous n’avez pas comme moi l’âme d'un soldat, vous n'avez pas vécu dans les Camps, vous n'avez Pas appris à mépriser la vie d'autrui et la vôtre quand il le faut... Que me font à moi deux cent mille hommes? » Voilà en quels termes il refusa, après la victoire de Bautzen, la paix que lui offrait l'empereur d'Autriche, au nom du Congrès de Prague, avec la ligne du Rhin pour frontière et plusieurs annexes de l'empire d'Allemagne. ….

«— Ouvrons, s’écria Metternich, les portesetles fenêtres; que l'Europe entière vous entende, Sire, et la cause que je viens défendre, la cause de la paix, n'y perdra point ! » Puis, en sortant, à Berthier qui lui demandait s'il était content de l'empereur : — Oui, j'en suis content, car il a éclairé ma conscience, et je vous le jure, votre maître perdu la raison (2)! »

Nous acceptons donc à son égard, en le considérant comme définitif, ce jugement de l’auteur de la Philosophie positive :

« Ilétait certainement impossible que l’ensemble d’une telle situation ne conduisit bientôt à linstallation spontanée d'une véritable dictature militaire, dont latendance, rétrograde ou progressive, devait d’ailleurs, malgré l'in

1. Le vrai Napoléon Ier, brochure in-32, Paris, Dreyfus, 2. Ibid., page 103.