La Révolution française (1789-1815)

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il ne comprit que son côté matériel et intéressé; il ne crut ni aux besoins moraux qui l'avaient fait naître, ni aux croyances qui l'avaient agitée, et qui, tôt ou tard, devaient revenir et le perdre. Il vit un soulèvement qui prenait fin, un peuple fatigué qui était à sa merci, et une couronne à terre qu’il pouvait prendre. »

« .…. Son génie entreprenant et organisateur, sa puissance de vie et de volonté, son amour de la gloire, et l'immense force disponible que la Révolution avait mise entre ses mains, ont fait de lui l’être le plus gigantesque des temps modernes. Ce qui rendrait la destinée d’un autre extraordinaire compte à peine dans la sienne. Sorti de l'obscurité, porté au rang suprême, de simple officier d'artillerie devenu le chef de la plus grande des nations, il a osé concevoir la monarchie universelle, et l'a réalisée un moment. Après avoir obtenu l'empire par ses victoires, 1l à voulu soumettre l'Europe au moyen de la France, réduire l'Angleterre au moyen de l'Europe, et il a établi le système militaire contre le continent, le blocus contre la Grande-Bretagne. Ce dessein lui a réussi pendant quelques années ; et de Lisbonne à Moscou il a assujetti les peuples et les potentats à son mot d'ordre de général et au vaste séquestre qu’il avait prescrit. Mais il a manqué de cette manière à la mission réparatrice du 18 Brumaire, En exerçant pour son propre compte la puissance qu’il avait recue, en attaquant la liberté du peuple par ses institutions despotiques, l’indépendance des États par la guerre, il a mécontenté et les opinions et les intérêts du genre humain; il a excité d'universelles inimitiés ; la nation s'est retirée de lui ; et après avoir été longtemps victorieux, après avoir planté ses étendards sur toutes les capitales, après avoir, pendant dix années, augmenté son pouvoir et gagné un royaume à chaque