La révolution française à Genève : tableau historique et politique de la conduite de la France envers les Genevois, depuis le mois d'octobre 1792, au mois de juillet 1795

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Amérique. Vous favez enfin que, toutés fes intrigues intérieures ayant échoué, il fit marcher contre nous des bataillons Français, dont quelques-uns avaient combattu fous les drapeaux Américains ; que fes foldats entrèrent dans notre ville; qu'ils en exilèrent les principaux défenfeurs de notre Conftitution fondamentale, & qu'ils établirent fur fes ruines, non point précifément une Ariftocratie héréditaire, mais un Gouvernement armé de forces étrangères, fufifantes pour aflurer fon règne contre le vœu bien connu de la majorité des Genevois.

Un Gouvernement pareil ne pouvait fans doute avoir de durée que celle du Miniftré Français qui l'avait impofé. Auñi, à peine le Comte de Vergennes eut-il expiré, que les Magiftrats même, dont il avait cru fervir les paffions, s’emprefsèrent de renverfer fon ouvrage. Au milieu de l’allégreffe la plus vive & la plus univerfelle, notre Conftitution fur rétablie fur toutes fes bafes républicaines; fes défenfeurs furent rappelés & réintégrés ; & par un accord prefqu’unanime, tous les incidens du long procès politique qui s'était élevé entre le Peuple & les Corps Adminiftratifs, furent définitivement jugés en faveur du premier.

Cette heureufe réfurretion de la Liberté, commencée en 1789, & confolidée en 1791, (1) préfenre,

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(2) Tous les pouvoirs adminiftratif réfidaient dans deux Corps ; Van, le Perit Confal, compofé de 28 membres, qui, une fois élus, l'étaient à vie ; & le Grend Confeil, compolé de 250 membres, qui,

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