La Révolution française et ses détracteurs d'aujourd'hui

LA RÉVOLUTION, LA PATRIE ET L'HUMANITÉ J1l

ce qu’elle avait rempli son « magnifique » rôle, fait aux Bourbons de trop belles funérailles. Il oublie la Révolution !

Il l’oublie encoré d’une autre manière : car, même au seul point de vue territorial, la royauté, je l'ai dit, n'avait réalisé qu'une partie de son dessein, n'ayant pu rendre à la France ses frontières naturelles du Nord et de l'Est, cette verte ceinture,

le Rhin.

Richelieu pensait que l'Empereur d'Allemagne « n'a aucun droit sur les terres qui sont en deçà » du Rhin, « que par usurpation ». Son rêve, lorsqu'il intervint dans la guerre de Trente ans, était d'arriver à « mettre la France en tous lieux où fut l'ancienne Gaule ». Et ce n’était pas là une idée nouvelle. Dès 1552, le maréchal de Vieilleville disait à Henri II, à propos de Metz, Toul et Verdun : « Ce sera un beau chemin et tout ouvert pour enfoncer le duché de Luxembourg et les pays jusqu’à Bruxelles ; plus, vous faire maître à la longue de tant de belles et grandes villes que Pon a arrachées des fleurons de votre couronne et de recouvrer pareillement la souveraineté des Flandres que l’on vous a si frauduleusement ravie, qui appartient aux rois de France il y a plus de mille ans et de toute immémoriale ancienneté. » Et ce programme militaire et diplomatique fut bien celui des Bourbons. Mais c’est la Révolution qui Pexécuta !

Trois ans lui suffirent. Au printemps de 4795,