La Serbie

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, SERBIE tire user Samedi 20 Avril 1918 — No 16

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« Le fait seul de l'existence de lAutriche-Hongrie, de cette Turquie de lEurope centrale, ne laisse déjà aucune place à la liberté naturelle des peuples dans le sud-ouest. Elle pousse ces peuples à se combattre mutuellement et à se chercher un appui un dehors. Elle en fait des instrumenis pour des combinaisons des grandes puissances. Le chemin du progrès politique pour lEurope centrale et du sud mène par la ruine de la Monarchie austro-hongroise. »

(Cet homme s'appelle Trotzky. Il à formulé ce jugement à Ja fin de 1914, dans sa brochure: «La Guerre et l'Internationalisme ».)

La conception magyare de la démocratie

La valeur des peuples se mesure à ce qu'ils apportent de spécial et d'original au progrès de lhumanité. Plus un peuplé contribbue à la richesse commune de Fhumanilé, plus,il a de droit d'occuper les premières places dans la hiérarchie des peuples el, inversement, plus il s'éloigne de da ligne générale adoplée par Fhumanilé, plus il mérite la réprobation universelle. L'idée démocratique, l'idée de la participalion des masses des peuples du monde À la direction de ses destinées a été exallée comme le seul courant qui mènera l'humanité sau bonheur Cl la délivrance de la misère dans laquelle vil encore une grande parläe des peuples. |

L'idée de la démocratie 4 envahi le monde et tous les peuples se sont empressés d'en faire leur propre ligne de conduile pour le présent el pour l'avenir.

Dans ce concert des peupies, la Hongrie aussi à prétendu prendre sa part el l'on a beaucoup entendu parler de son évolution démocratique. Considérable est le nombre, de ceux qui dans leur crédulité ajoutent foi à ces asserlions mensongères el affirment que le vent démocratique passe aussi sur la Hongrie. De notre côlé, nous avons apporté de mombreux documents de la fausselé de la politique magvare, celte politique foncièrement néactionnaire et exclusive qui ne cherche qu'à opprimer des millions d'hommes de race étrangère pour en faire des Magyars.

Actuellement, comme on le sail, on discute le projet desla réforme électorale dans la commission parlementaire. Ces discussions sont au plus haut degré caractéristiques de la Hongrie, et tous ceux qui voudraient connaître les vraies bases de l'étatisme magyar en même temps que la conception magyare de la démocratie, devraient étudier des débats. Ici défile l'idéal magyar dans toute sa pureté.

Les peuples qui dans leur humanisme élevé recherchent la voie du bonheur des hommes seront stupéfails en apprenant comment une poignée de Magyars s'efforce de supprimer l'existence des peuples, de millions d'hommes qui possèdent une ancienne civilisation, des traditions nationales très vives el ont une volonté ferme de vivre en membres indépendants de la communauté humaine.

Un des comtes magyars qui incarne l'idée magyare a présenté il y a quelque temps un projet qui contient les lignes générales de la nouvelle réforme électorale. Le comte Etienne Bethlen, grand seigneur féodal de la Transylvanie, membre du parti gouvernemental, dont l'opinion possède l’écrasante majorité de l’opinion publique magyare, a demandé entre autres

dans son projet que la condition principale du droit de vote soit la connaissance de la langue magvare. Son projel, il l’a expliqué dans

ce qe cest que la démocratie. «Il y a une différence — dit-il — entre la dé: mocrabie et la démocratie nationale. ba première accorde les droits Sans distinetion à tous ceux qui habitent le pays, et l'autre ne peut donner le droit qu'à ceux qui veulent conserver lunilé de l'Etat, assurer son intégrité. La simple démocratie veut donner le droit de vote sans distinction à tous, en conséquence aussi à ceux qui mangent notre pain mais qui sont les ennemis de la palrie, consciemment ou inconsciemmient, {andis ue nous ne pouvons donner de droët de vote qu'à ceux de qui nous avons la garantie qu'ils n'useront pas de ce droit contre la nation (magyare).

Ge noble Magyar nous élale donc quelle est la démocralie que les Magyars croient acceptable pour x Hongrie. Cest celle qu'ils appellent la démocratie nationale. Élle consiste dans l'extension limitée des droits, mais seulement à ceux dont les Magyars ont la garantie qu'ils n’en useront pas contre la nation magyare. »

On pourrait demander justement quel est le nombre de ces citoyens hongrois qui ne présentent pas suffisamment de garanties pour l'extension des droils politiques? Leur nombre dépasse dix millions, plus que la moitié des habitants de toute la Hongrie,

M. Wäülson disait dans un de ses messages, qui sont la joie de lFhumanité qui souffre et espère, que les peuples ne peuvent pas passer de potential à potentat comme une marchandise. Cependant la démocralie nationale magyare dont nous avons exposé la manñfestation stupéfiante m'est elle pas l'affirmation cynique qu'au cœur de l'Éurope civilisée il y a un peuple d’'origine asiatique, qui appuyé sur le sabre du Kaiser, traite ses peuples comme un bétail et les enferme dans une cage pour pouvoir les exploiter et les assimiler plus aisénrent. rt

La démocratie magyare est un défi à Fhumanité en même temps qu’un danger permanent, parce qu'elle porte en soi les germes de luttes nouvelles et de luttes désespérées des peuples à la vie et à la mort.

L. P.

En jouant avec l'Autriche Lun ps

Sous ce titre, la revue «The New Eu rope » a publié le 22 mars dernier un excellent article, dont nous extrayons les passages Suivanis :

Si du côté de l'Entente, on avait simplement l'intention d'engager d'irégulières discussions en vue d'obtenir des renseignements sur la mentalité intérieure de l'ennemi, nous ne serions pas autorisés à condamner la tentative sans enquête préalable, Mais la rumeur publique a attribué aux représentants de l'Entente l'acceptation, comme bases de discussion, ‘de conditions telles, que non seulement elles rendraïent impossible une reconstruction de l'Europe, mais qu'elles détruiraient des engagements existants, et même offriraient à l'un de nos ennemis des concessions terrritoriales qui ne pourraient être conciliées avec -les principes si solennellement proclamés par les hommes d'Etat de l'Entente.

Dans sa politique envers l’Autricrhe, l'Entente est en face d’une alternative et chaque rapproclement doit être fait dans l'une de ces deux directions: vers ceux qui actuellement règlent les destinées des deux Etats ou vers les nations où grœupes nationaux qui désirent s'émanciper

[de leur joug présent —

E MALE Le tp mittement déclarés art Lentisse AL 4 un article relentissant du imporlant allié:

« Pesti Hirlap » du 12 mars. I y décrit

en d'autres termes, vers les fidèles alliés de notre principale ennenue, l'Allemagne ou vers leurs adversaires buverparmi les suyels de leur plus PAutrighe. Tant que ce choïx n'aula pas 6élé fait nous ne ferons que badiner avec le sujet; et des négociations conduiles par des personnes d'esprit irrésolu el. qui pèsent loujours Jes avantages du rival, non seulement n'olfrent aucun espoir de succès, mais laissent place encore à la supposilion d'une grave inyure faite à la cause des alliés.

M. Soton-Walson, dans son article de la lemporary Review» de mars a avancé des nrguments détaillés pour prouver que même si le jeune empereur désire sérieusement reconstruire ses Etats sur une base fédérale, aucun des facteurs sur lesquels l'existence de l'Etat est-établic actuelllement — l'aristocratie, l'armée, l'Eglise, la bureaucraltie, la bourgeoisie allemandi-et les Magyars = ne pourrait compiler se mainlenir avec une telle politique. Si cela est vrai — et nous Je crovons incontestable — il s'ensuit que. l'Entente parviendra seulement à un arrangement avec les pouvoirs dominants en Autriche dans des conilitions qui impliquent l'acceplation du «statu quo » terriloriat et la négation du principe des nationalités. Dans dé telles circonstances, le seul elfel de propositions de notre part (et il en sera aïnsi même si, comme il semble probable, la première ouverture provient de la banqueroute de Vienne) sera inévitablement de persuader les hommes d'Etat autrichiens que toutes les déclarations 1e l'Entente durant les trois dernières années sont des phrases purement hyppocriles. Cela les a probablement encouragés à croire que noire si tuation est bien moins favorable que nous ne le faisions croire à l'extérieur el dans tous les cas ce fait a dû les frapper qu’en 1918 comme en 1914 les hommes d'Elat Anglais ont peu compris, ou n'ont pas compris du tout les faits fondamen{aux de la situation autrichienne, et par conséquent de la politique de l'Europe centrale. En outre, la plus incertaine des bases de négociation serait la aneilleure occasion pour Vienne de prouver avec évidence sa loyauté à Berlin, en lui transmettant aussitôt la nouvelle, et d'un autre CÔLÉ de décourager les divers éléments slaves d'Autriche qui sont faverables à l'Entente, en leur montrant ecmbien um tel attachement a peu de raisons être.

L'idée d'une paix avec l'Autriche est une illusion fatale. Les Allemands de l'Empire — cest

« C2n-

lentière vérité — sont cordialement détestés partout en Autriche el en Hongrie — autant

par les Allemands, Autrichiens et les Magyar: que par les Slaves, On peul même parler d'extrême tension dans leurs relations personnelles el sociales. Mais cela n'affecte pas l'Alliance pour la très simple raison qu'en grande partie, Vienne et Budapest se trouvent dépendre de Berliy principalement parce que seule Berlin peut sauver l'hégémonie allemande en Autriche et l'hégémonie magyare en Hongrie. Pendant cette guerre l'Autriche-Hongrie n'a pas été lissurée moins de six fois et chaque fois elle n'a été libérée de la désagrégation et du ‘désastre que par l'intervention militaire de l'Allemagne. Aujourd'hui c'est l'armée allemande uniquement qui soutient l'Autriche-Hongrie et la préserve de écroulement, et dans un certain sens c'est un accident malheureux que la Russie se soil écroulée la première, La dépendance ide l'Auitriche-Hongric nest pas seulement politique mais surtout militaire. Mais à côlé de cette raison militaire concluante, il y a des facteurs financiers et économiques qui combattent toute idée de paix séparée. L'Autriche-Hongrie est virtuellement en faillite, sa réserve d'or est à peu près épuisée et elle se irouve pieds et poings liés par des engagemenis financiers aux grandes banques berlinoïses. La prospérité financière de Vienne et Budapest a été artificiellement poussée au-delà de ses limites naturelles aux dépens des nationalités sujettes et elle souffrirait de l'établissement de l'équilibre en faveur de Prague ou de Agram. Les gros intérêts banquiers Juifs des deux capitaux sont tous anti-slaves et liés sans espoir à l'ancienne disposition politique, à l'alliance allemanide et au commerce et à la finance qui arborent le pavillon allemand. Pendant ce lemps la presse de Vienne et de Budapest qui fut toujours plus ou moins dirigée par les différentes conventions industrielles et par les trusts est tombée durant

la guerre, à un degré alarmanl, Sous l'influence des banques de Berlin et des maisons Westphaliennes d'armement avec de désastreux eitets pour ce qui est l'équivalent autrichien de l'opi. nion publique.

Le Jeune empereur el son entourage sen‘ent indubitablement leur dépendance de Berlin et des Hohenzollern. Les chels militaires autrichiens même (ont assez de ce rôle et s'inquiètent de l'abaissement de la discipline et de la propagalion des idées révolutionnaires el subversives russes. Mais dans cela rien ne nous montre sérieusement qu'ils songent à une paix séparés et qu'ils l'estiment réalisable. Tout suggère au contraire, qu'ils tiennent des négociations sé parées pour un simple piège alin d'attirer l'imprudent et l'amener l'Éntante à négocier avc «tout le cercle». De plus, quoique notre 5pinion sur les Habsbourg est bien basse, nous ne pouvons pas les supposer capables d'uné aussi ine concevable trahison envers leur allié, qui serai leur désintérassement de l'Allemagne dans le conditions actuelles. En plus d’une occasion, Ies Habsbourg vont fait montre des plus basses ingralitudes el intransigeances et ont exploité sans scrupule ‘la dévotion de leurs partisans ou de leurs alliés, Mais ils ne sont pas morts à tout le sens de «noblesse oblige» et n'agiraient pas comme des «desesperados » orientaux de la tré de Eslest où d'Enver. De plus, tel que se mondes est constitué aujoourd'hui, leur trahison abatHail sur leur 1lêle tout l'édifice du principe monarchique toujours chancelant, et ils sont trop

essentiellement dynastiques pour ne pas le sen

ur complètement, Inlin, le simple bon sens les prévient que si l'impossible élait accompli et l'alliance avec l'Allemagne répudiée, la prompie réponse de Berlin serait l'occupalion de Prague at de Cracovie, De sorle que nous en sommes tenus à celle conclusion qu'en faisant des ouvertures à l'Enlente, Vienne nous a simplement tendu un piège destiné à nous compromettre aux yeux de nos amis ét à fournir à Berlin le moyen d'éprouver noire espril el notre. morale. L

La persistance de l'intrigue autrichienne en Europe woecidentale est un curieux phénomène qu'il ne serait pas diffcile de ramener 4,4 cerlaines sources bien définies — sociale, financière, internationale, ecclésiastique, défaitiste souvent contraires, quelquefois élrangement- en trelacées. Mais si nous excluons ceux qui ne sont manifestement que des instruments ou des dupes, nous trouverons que ceux qui iravaillent aclivement pour la préservation de l'Autriche sont invariablement — quelques divergentes que puissent être leurs sphères d'action — des réaction: naires de cœur ou des adhérents à l'ancien état de choses. Du côlé autrichien se dressent le principe dynastique (qui est oppposé à la con-

ceplion britannique de la monarchie limitée}, la conceplion d'une caste militaire héréditaire taillée — sans autre bien que la loyauté —

dans la division impérialisie, les culles le lascendance et de l’hégémonie de la race, la peur

d'une Eglise inerte el non réformée à cause des changements qui affecteraient ses extraor-

dinaires richesses temporelles, la crainte d'une aristocralie sans énergie, de la disette croïssante du paysan, la capacité infiniment obstruante d'une bureaucratie qui est imperméable à l'agitation de la nalion autour d'elle et qui doit son anfluence à un talent inné pour le bon espionnage et à son adresse à ériger le «kivide et impera» en un syslème de gouvernement complet. Derrière tout cela, se liennent les figures occultes de la finance internationale et de la propriété fon: cière demandant la cessation de la lutte car chacun espère maintenir un peu du restant de son ancien pouvoir. |

Ces intrigues ne réussiront pas; les €vénemenis sont beaucoup trop violents, beaucoup trop inexorables. Mais elles minent le moral de naïtsions, détruisent peu à peu la confiancé entre alliés et nous poussent à désespérer de l'irresponsable Iégèreté et du cynisme ave lequel nous sommes gouvernés. |

PETITES NOUVELLES

Le «Giornale d'Italia» dit que M. Troumbitch, président du comité yougoslave, et le Dr Markovitch, directeur du journal «La Serbie» qui paraît à Genève, sont jpariis mardi soir ave la commission militaire pour le front italien

{« La Suisse ».)

ÈS ———————--

FEUILLETON ee me OL moon NOR

L’Autriche et l'équilibre européen Par Juces CHOPIN

M. Jules Chopin, l'auteur du livre remarquable L'Aufriche- Hongrie « brillant second», que nous ne saurions asse recommander, a publié dans la Revue de Paris du 15 février, à propos des tentatives dé sauvetage de l'Autriche, un article fort instructif sur ce diletrantisme politique. M. Chopin est un spécialiste de la question d’Autriche-Hongrie, et ses connaissances profondes des différents éléments composant le problème de la Double Monarchie, l'ont élevé au tang des publicistes les plus compétents en cette matière. C’est pourquoi l'opinion de M. Chopin, documentée et exposée avec une lucidité parfaite, doit intéresser tous Les partisans d'une paix juste et durable, Nous donnons ici un résumé de l'article de M. Chopin.

*

La, puissance germanique n'a plus de contrepoids en Orient. Elle est libre de faire porter lout son effort sur l'Occident et l'équilibre européen se trouve rompu. La grande question est donc aujcurd'hui, dans les circonstances actuelles, de savoir s'il est possible de rétablir cet équilibre pans tenir gomple de la Russie, La solution de ce grave problème est, selon nous, nom seulement possible, mais même facile.

La puissance germanique ne consiste pas dans la seule Allemagne. L'Autriche-Hongrie en fait partie intégrante. Elle lui apporte un contingent de près de 50 millions d'hommes, et l'on voit tous les jours quel usage l'Etat-Major allemand sait faire de rette population composite. Un régime d’une rare violence, et ies graves fautes commises par la diplomatie de l'Entente ont permis aux gouvernements de Vienne et de Budapest de mettre au pervice de la «Plus grande Allemagne» les très nombreux Slaves ke la Monarchie dualiste,

L'une des plus grosses fautes de l'Entente a été «le me pas faire aux Slaves de la Monarchie habsbourgcoise des promesses

formelles. Les vagues paroles énoncées en deux ou trois circoinstances sur la libération des peuples, pouvaient prêter, par leur imprécision, à d’équivoques interprétations ; d'autant mieux que souvent les propos d'hommes politiques haut placés, propos largement exploités par Vienne, semblaient les contredire. Il aurait fallu, dès les premiers fours, proclamer que le but de l'Entente était d'accorder aux Polonais l'ancienne Pologne de leur rêve; aux Tchèques et aux Slovaques, le royaume de saint Venceslas augmenté de la Slovaquie; aux Yougo-Slaves un Etat indépendant ét la liberté de s'unir à la Serbie! Si l'on a fait les promesses qui auraient encouragé la résistance des Slaves et qui peut-être les populations dissidentes se sentant soutenues à l'extérieur —

Jeussent été susceptibles de déclancher un soulèvement en Autriche-

Hongrie, c'esl qu'une vieille ülusion berce encore beaucoup de politiciens, non seulement d'Europe, mais même (d'Amérique: on croit l'Autriche indispensable. Le 3 décembre 1917 le président Wilson, dans le même passage où il demandait au congrès de \Washington de déclarer la guerre à l’Autriche-Hongrie, disait :

«La paix. doit... délivrer les peuples d'Autriche-Hongrie, les peuples des Balkans et les peuples de Turquie... de la domination impudente et étrangère de l'autocratie militaire el commerciala de la Prusse. Nous nous devons cependant à nous-mêmes de dire que nous ne désirons en aucune façon nuire à l'ampine austro-hongrois ou le rajuster. » |

Les préjugés ont la vie,dure. Celui qui veut que l'AutritheHongrie soit indispensable à l'équilibre européen est le plus tenace de tous, «Si l’Autrriche n'existait pas, répétait-on naguère avec l'historien et politicien ‘tchèque Palacky, il faudrait l'inventer. » On oubliait que Palacky ayant, plus tard, mieux compris l'inanité de cette fameuse Autriche, disait en parlant des Tehèques : « Nous avons existé avant l’Autriche, nous existerons bién encore après elle. >

*

Dire que l'Entente ne vit pas le danger serait taux. Elle s'imagina simplement qu'il venait de la imauvaise constitution de l'Aulriche-Hongrie, de ce dualisme créé en 1867 et qui laissait aux Allemands et aux Magyars la haute maün dans là direction de l'Etat. Partout on répétait que l'Autriche sortie de $on rôle y rentrerait dès qu'elle serait devenue, comme le réclamait gai Palacky — le Palacky première manière — un ÆEtat fédéral. L'Autriche-Hongrie, enseignaütn, dans nos écoles, a une conslitution fort injuste. Deux nationalités peuvent impunément Y opprimer les autres, qui forment pourtant la majorité de la population. Les Allemands et les Magyars, qui détiennent .e pouvoif orientent l'empire danubien vers l'Allemagne. Tout le monde fil est méconteni et les populations austro-hongroises ne cessent de s'agiter. La siluation est grave. «Et cependant, répétañent à l'envi tous no$ manuels d'histoire, la conservation de cet empire nécessaire à la paix, S'il disparaissait, c'en serait fait de l'équilibre européen: l'Allemagne dominerait dans l'Europe centrale. Et le refrain revenail, obsédant: «Conservons l’Autriche-Hongrie, mal nécessaire, mais fédéralisons-la.» Les esprits en sont hanté Apprend-On que quelque soulèvement s’est produit en Bohèmé en Slovaquie ou dans les pays yougo-slaves — ce quif est, du rest® assez fréquent — les lecteurs de journaux ont un haussemenl d'épaules dépité : «Quand donc fédéralisera-t-on cette Autriche Hongrie? Violant les traités qu'elle a signés, la Monarchie dualisté conduite par _Aerenthal annexe-telle la Bosnie Herzégovine et PRE) l'Europe d'un conflit, le chœur des diplomates entonn

me 5 Quel pays, cette Autriche! #Fiédéralisons-la.» FT gois-Joseph Se failil dans l'affaire du Maroc le «brillant secom” M P tous les échos (de l'Europe retentissent «dia l'imm see

mn : « Décidémen . ue. ï cn jen dangereuse, ébonen 0e gouvernée à l'allemande des agé Le LR ne PerEut que la gangrène pangermanique We

8 me de l'empire. On s'en aperçut mieux €n607,