La vente des biens nationaux pendant la Révolution française : étude législative, économique et sociale : ouvrage accompagné de deux plans

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en chef.» De nombreux acquéreurs furent victimes de leur imprudence, beaucoup aussi de leur mauvaise foi ; impuissants à payer les termeséchus, ils durent subir les formalités de la revente. Etcomme la valeur desimmeubles avait après quelques années une tendance marquée à baisser, ce fut en baisse que se réglèrent les opérations. L'Etat exerça son droit strict, commençant les poursuites, dès les premiers manquements aux engagements pris. En 1791 et surtout en 1792, il n’était pas de séance où ne figurassent une ou plusieurs de ces nouvelles adjudications. Cette période du reste paraît avoir été la plus fertile en ces sortes d'opérations.

Il est impossible d’évaluer la perte que supporta de ce chef le Trésor; mais, à voir la grande quantité des ventes ainsi recommencées, et le déficit de chacune d’elles, on doit la considérer comme im portante.

Le relevé sommaire ci-après donnera une faible idée du dommage subi :

Maison rue de la Vieille-Monnaie,n° 28, adjugée le 4 avril 4794 moyennant 82.500 liv., réadjugée le 23 décembre 1791, sur folle enchère, moyennant 72.500 livres.

Maison rue St-Antoine, n9 309, au coin de la rue de Fourcy, adjugée le 19 mai 1791, 20.000 liv., réadjugée sur folle-enchère le 24 déc. suivant, 17.100 liv-

Maison rue de la Cerisaie, n° 31, adjugée le 5 avril 1791, 13.500 ; réadjugée sur folle enchère le 24 décembre suivant 40.700 liv.