La vente des biens nationaux pendant la Révolution française : étude législative, économique et sociale : ouvrage accompagné de deux plans

266 LES VENTES MOBILIÈRES

période : au début, cette valeur semble rester stalionnaire, puis se déprécier légèrement, et nullement dans les proportions dans lesquelles s’est dépréciée la propriété immobilière. Quelques années plus tard, le recul s’accentuera dans les campagnes pour les choses attachées à la culture. À Citeaux, en 1791, nous l'avons vu, les bœufs s'étaient vendus 300 et même 330 liv. la paire, les vaches 72 l’unité, et les chevaux 200 et 260. Que valent-ils en messidor an VII? A Grissey, près Vitteaux, district voisin, à la vente de bestiaux faite chez un émigré, moyennant des prix payables en numéraire, la paire de bœufs n’est poussée que jusqu’à 52 liv., les vaches Jusqu'à 17, et les chevaux, jusqu’à 5o. De plus, ko bêtes à laine et 12 agneaux sont payés 115 fr. seulement !, ce qui fait à peine le prix dérisoire de 2 francs 20 centimes par tête.

C'est en l’an IL et en l’an III que l’on peut signaler un grand nombre de ventes faites sur les personnages mis en évidence par la Révolution.

Parmi les plus sanguinaires de ces derniers, plusieurs, — étrange contradiction, — « se montraient, dans leur ménage, placides, doux, et aimables ; et tel, qui d’un mot faisait tomber dix têtes en un jour, était chez lui un homme tendre 2... ».

1. Archives départementales de la Côte-d Or, Q. G18.

2. G. Lenotre. Paris révolutionnaire, vieilles maisons, vieux papiers, 2° série, 368 et suiv.