La vente des biens nationaux pendant la Révolution française : étude législative, économique et sociale : ouvrage accompagné de deux plans

84 LES VENTES AUX MUNICIPALITÉS

aux curés de 11 paroisses, pour 6.874; 3° taxes et bureau des décimes, pour 5.342 livres; 4° frais du culte pour 2.951 ; 5° rentes diverses pour 5.120 livres.

En sorte que l'excédent d’actif annuel s'élevait à 45.109 livres.

Le mobilier décrit dans inventaire n’était pas en rapport avec cette situation ; mais il l'était avec les goûts des religieux qui, au nombre de 20, occupaient l’abbaye. L’argenterie notamment ne comprenait que 28 couverts, 6 grandes cuillères et 12 petites. Par contre, la Bibliothèque renfermait 7-661 volumes, parmi lesquels on voit figurer « l'Encyclopédie in-folio, édition de Paris».

De l'inventaire dressé à la même époque chez les Carmes, il résulte que le couvent de Dijon, occupé par 8 prêtres, possédait une quarantaine de petites maisons situées pour la plupart à la ville, de 6 domaines affermés 3.223 livres, et que les Pères cultivaient par eux-mêmes un gros domaine composé de 160 journaux de terre, de 15 soitures de prés, et de 99 arpents de bois. L’excédent des recettes annuelles ne dépassait les dépenses que de 8.600 livres.

Dans la bibliothèque on comptait plus de 4.700 volumes.

La vie ici semblait devoir être moins large, mais qu'importait aux religieux la richesse d’une abbaye ?

1. Archives municipales de Dijon, Biens nationaux, lettre N.