Le Comité de salut public de la Convention nationale

LE COMITÉ ET LA MARINE 289

nos camarades qui étaient restés sur le Vengeur, les mains levées au ciel, imploraient, en poussant des cris lamentables, des secours qu'ils ne pouvaient plus espérer. Bientôt disparurent et le vaisseau et les malheureuses victimes qu'il contenait. Au milieu de l'horreur que nous inspirait ce tableau déchirant, nous ne pûmes nous défendre d’un sentiment mêlé d’admiration et de douleur. Nous entendimes, en nous éloignant, quelquesunsdenos camarades former des vœux pour leur patrie. Lesderniers cris de ces infortunés furent ceux de : Vivela République ! [ls moururent en les prononçant. Plusieurs hommes revinrent sur l’eau, les uns sur des planches, d’autres sur des mâts et d'autres débris du vaisseau. Ils furent sauvés par un cutter, une chaloupe et quelques canots, et conduits à bord des vaisseaux anglais. » D'après lord Howe, 276 hommes auraient été sauvés ainsi.

Le récit de Renaudin a un accent de vérité qui saisit ; mais il prévaudra difficilement contre la légende née du discours de Barère. La vérité simplement exprimée est cependant assez belle.

XII

Jeanbon Saint-André profita de la leçon du 4* juin Pour poursuivre son œuvre de réorganisation. Il fit décréter que tout capitaine qui laisserait couper sa ligne serait puni de mort. Il décida que désormais il y aurait un cours d'instruction pour les officiers. Le 18 floréal, le Comité adopta le plan d’un ouvrage rédigé par le Comité de marine, relatif à l’enseignement à donner sur les vaisseaux. Il devait comprendre, outre les connaissances techniques, la déclaration desDroits de l’homme, un abrégé de l’histoire de la marine chez les difié-

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