Le Général Moreau (1763-1813)
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de Rennes d’après des pièces inédites des Archives, récuse le témoignage de Marbot, considère comme de pure fantaisie la fin du récit fait par le général. Pour M. Guillon, l'entreprise, peu sérieuse, échoua, avant tout commencement d'exécution, par l'arrestation de quelques-uns des coupables.
Sans doute, Marbot est Gascon; volontiers il amplifie; il aime à étonner, à émouvoir le lecteur par une habile et saisissante mise en scène. Tout de même, la mystification ici serait un peu forte. Trop précise et trop détaillée est la narration. Puis, ne l’oublions pas, le propre frère du narrateur, aide de camp de Bernadotte, a joué dans la conspiration un rôle involontaire, bizarre, mais réel et de fAcheuse conséquence. il n'y a aucune raison, croyons-nous, de rejeter un témoignage porté dans de telles conditions.
M. Guillon ne trouve pas dans les documents de l’époque la trace des événements relatés de façon si dramatique par Marbot. Ni la correspondance de Mounier, ni les Mémoires manuscrits du colonel Godard n’en