Le Général Moreau (1763-1813)

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des Bourbons et du retour à l'ordre. Au début, l'auteur s'exprime ainsi : « Il est atteint ce but vers lequel fut dirigée la conjuration de Pichegru et de Moreau... J'ai vécu assez longtemps pour voir réaliser les projets de ces deux généraux, pour être témoin du rappel de mon souverain, de mes princes légitimes au trône de saint Louis ».

Récusera-t-on le témoignage formel et plusieurs fois répété de Montgaillard? Sans doute, c'est un homme sans scrupules, le plus effronté, le plus cynique des coquins, capable de tous les mensonges, de toutes Îles calomnies. Mais il est très informé. Ses affirmations, Son opinion n’ont jamais varié en ce qui concerne Moreau. Quel intérêt avait-il donc, en 1814, après la mort de ce général, à insister sur sa complicité avec Pichegru et les royalistes ?

Non moins explicite est un autre agent des Bourbons, le libraire de Neuchâtel FaucheBorel. Négociateur principal entre le prince de Condé et Pichegru, Fauche, en 1804, lors de la conspiration de Georges, servit encore