Le Général Moreau (1763-1813)

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Dans l'inconsistance et le flottement de leurs projets, les deux militaires politiciens, rebelles, soit contre le Directoire, soit contre le Consulat de Bonaparte, hésitent s'ils déféreront la couronne au comte de Provence ou au duc d'Orléans (1). Le libéralisme de ce dernier leur inspire peut-être, en 1804, plus de confiance. À moins que chacun d’eux ne songe, en son for intérieur, à exercer luimême une dictature au moins provisoire.

Quoi qu'il en soit, peut-on n'être pas frappé de la concordance des témoignages en ce qui touche le royalisme de Moreau ? Croiton, par hasard, à un accord secret entre Miot de Mélito, Barras, Montgaillard, FaucheBorel, l'ami du comte d’Autraigues, pour travestir, contre toute vérité, le général en un contre-révolutionnaire, en un partisan des Bourbons? D'ailleurs, selon la remarque si juste de Fauche-Borel, toute sa conduite ultérieure, de 1799 à 1813, date de sa mort, confirme, de la façon la plus éclatante, l'hy-

(1) Ou encore, peut-être, au duc d’Enghien.