Le Général Moreau (1763-1813)

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une correspondance chiffrée du prince de Condé et d’autres agents du prétendant Louis XVIII. Elle renfermait la preuve des relations entretenues avec eux par Pichegru. Au lieu de l'envoyer aussitôt à Paris, comme c'était son devoir, il l'avait gardée par devers lui, sous prétexte, expliqua-t-il plus tard, de la faire déchiffrer à son quartier général. Il laissa même ignorer complètement au Directoire l'existence et la saisie de ces lettres, pourtant si importantes. Agit-il de la sorte par égard pour Pichegru, son ancien chef, son bienfaiteur et son ami ? Ceux qui le prétendent lui prètent des sentiments trop généreux. En effet; à la première nouvelle du coup d'Etat de Fructidor, aussitôt Pichegru arrêté, il s'empressa de révéler les pièces accusatrices, de fournir contre le coupable des preuves accablantes,les moyens d'aggraver les charges et de justitier la proscription. C'est qu’alors la cause des clichyens était irrévocablement perdue. Le commandant en chef de l’armée du Rhin n'avait plus qu'un souci : se mettre en sûreté, se dégager de